BoumTAC

La religion

Publié le 18 août 2025

J'ai grandi comme beaucoup de Français : athée. Je n'ai jamais cru en Dieu. Pourtant, au fil des années, ma vision de la religion a complètement changé.

Jusqu'à mes vingt ans, je trouvais les religions vraiment débiles et absurdes. Puis au cours de ma vingtaine, ma perspective a évolué. Aujourd'hui, je veux vous présenter les côtés négatifs et positifs que j'observe dans la religion.

Les côtés négatifs

Le principal reproche que je fais à la religion, c'est qu'elle déresponsabilise l'individu. Combien de fois entendons-nous : "Ce n'est pas de ma faute, Dieu l'a voulu", "J'ai péché", "Il faut savoir pardonner" (phrase qui sert souvent à justifier ses erreurs plutôt qu'à les assumer), ou encore "Je ne suis pas parfait".

Quand les individus ne sont plus responsables, ils ne reconnaissent plus leurs erreurs et leurs fautes. Et ne pas reconnaître ses erreurs, c'est refuser de s'améliorer. C'est un déni du réel, un refus de voir les choses telles qu'elles sont.

Cependant, accepter la remise en question, c'est difficile. C'est accepter ses erreurs et tout le mal que l'on a pu faire. Je pense que maximum 20% de la population en est capable.

"Mais tu peux, voilà qui grandit l'homme, qui le hausse à la taille des dieux, car dans sa faiblesse, sa souillure, et le meurtre de son frère, il a le grand choix. Il peut choisir sa route, lutter pour la parcourir, et vaincre." - À l'Est d'Eden

Cette citation de Steinbeck illustre parfaitement cette capacité humaine au choix et à la responsabilité personnelle, même dans nos faiblesses.

Si 80% des gens sont incapables de reconnaître leurs erreurs et leurs fautes, alors avoir une entité au-dessus de tout qui prend cette responsabilité présente un intérêt. Cela déresponsabilise, certes, mais permet aux personnes incapables de s'assumer de reconnaître leurs torts plus facilement.

Si les religions n'existaient pas, la majorité des personnes ne pourraient pas se remettre en question. Sur 2000 ans, cela a dû avoir un impact globalement positif.

Les côtés positifs

Si la religion survit depuis 2000 ans, c'est qu'il y a une raison profonde. L'effet Lindy nous enseigne que plus quelque chose dure dans le temps, plus il a de chances de continuer à exister. Si les religions étaient inutiles, cela aurait été oublié depuis longtemps.

Déresponsabiliser a aussi un effet positif : cela permet d'enlever un poids des épaules, de passer plus facilement à autre chose. "Ok, j'ai fait une erreur, j'ai compris que ce n'était pas bien, je demande pardon et j'avance." Cela enlève du stress de savoir qu'il y a quelqu'un au-dessus de nous qui nous guide, une sorte d'éternel parent pour nous rassurer.

La religion permet d'avoir une ligne de conduite claire, un cadre moral qui définit ce qui est bien de faire.

Puis il y a le pardon. C'est quelque chose de difficile et pas du tout naturel. Notre tendance naturelle, c'est de vouloir justice et se venger. Pensez au Comte de Monte-Cristo : Dantès se substitue à la main de Dieu pour faire justice, mais il se rend compte que c'est une énorme erreur. Il faut laisser la providence agir. On ne peut pas se prendre pour Dieu, car quand on essaie, on détruit tout.

"Dites à l'ange qui va veiller sur votre vie, Morrel, de prier quelquefois pour un homme qui, pareil à Satan, s'est cru un instant l'égal de Dieu, et qui a reconnu, avec toute l'humilité d'un chrétien, qu'aux mains de Dieu seul sont la suprême puissance et la sagesse infinie." - Le Comte de Monte-Cristo

Le pardon aide à réduire l'anxiété et la dépression, il améliore la qualité de vie. Il permet de se libérer du ressentiment et de briser les cycles de vengeance. Apprendre à pardonner, c'est accepter de passer à autre chose pour pouvoir avancer dans la vie.

La religion permet de placer quelqu'un toujours au-dessus de nous, de ne pas nous prendre pour Dieu, de rester humble.

"The main purpose of religion, I wrote in the Incerto, is not to affirm that there is a God, but to prevent humans from thinking they are Gods." - Nassim Taleb

Il y a aussi la Messe, ce moment de rassemblement qui fait vivre la communauté locale. Se retrouver ensemble, créer du lien social, partager un moment commun avec ses voisins — c'est quelque chose de précieux dans notre société individualiste. La Messe offre également un moment de pause, de paix et de recueillement nécessaire dans nos vies trépidantes. Cette parenthèse de calme permet de se ressourcer, de faire le point sur sa vie, pour ensuite être en forme et avancer avec plus de sérénité.

L'un des points fondamentaux de la religion, c'est l'espoir et l'optimisme. Depuis la mort de la religion en France, nous sommes devenus trop pessimistes. Je pense que c'est fondamental de rester optimiste. Il arrive des difficultés à tout le monde, personne n'y échappe. Il faut savoir se relever et continuer à se battre.

"Remember, Red, hope is a good thing, maybe the best of things, and no good thing ever dies." - Les Évadés

" L’espoir est la chose la plus importante de la vie. Elle procure aux êtres humains le sentiment d’avoir un but et leur donne l’énergie d’aller de l’avant." - Norman Cousins

"Là où il n’y a pas d’espoir, nous devons l’inventer" - Albert Camus

C'est un de mes gros défauts : ayant grandi sans religion, je vois le monde de façon très pessimiste — c'est très français. Garder espoir, c'est ce qui me donne l'envie de continuer à vivre et de persévérer dans tout ce que j'accomplis. L’espoir garde l’homme en vie.

"Toute la sagesse humaine sera dans ces deux mots : Attendre et espérer !" - Le Comte de Monte-Cristo

Conclusion

Je ne crois pas en Dieu, mais plus les années passent, plus je découvre l'impact positif de la religion. Je pense que nous en avons besoin plus que ce que nous imaginons.

La religion n'est peut-être pas parfaite, elle a ses défauts, mais elle répond à des besoins humains fondamentaux : le besoin de sens, d'espoir, de pardon, d'humilité. Il me reste sûrement plein d'aspects positifs à découvrir au fur et à mesure que ma réflexion sur ce sujet continue d'évoluer.