La baisse de la natalité
Publié le 1 mai 2025
Le taux de fécondité baisse partout dans le monde occidental. Le taux de fécondité le plus bas d'Europe est en Espagne : il est de 1,16 enfant par femme.
En France, le taux de fécondité est de 1,79 enfant par femme — le plus élevé d'Europe — mais il reste inférieur au taux de 2,1 nécessaire au renouvellement de la population. Par ailleurs, même si c'est un autre sujet de discussion, je ne pense pas que ce "top classement" européen soit dû aux "Français".
Je vais, dans cet article, exprimer mes hypothèses sur les causes de la baisse de la natalité en Occident.
L'usage et l'évolution de la contraception
La pilule est arrivée au début des années 1970 en France. Cela a tout changé : les femmes ont pu, du jour au lendemain, choisir quand elles auraient des enfants.
L'usage du préservatif a également augmenté au cours des vingt dernières années. Je soupçonne que le préservatif était beaucoup moins utilisé à la fin du XXe siècle, en raison de l'association du VIH au milieu homosexuel. Le "Je ne suis pas gay, je n'ai pas besoin de préservatif" devait être une phrase beaucoup plus courante il y a quarante ans.
L'arrivée de nouveaux moyens de contraception comme le stérilet ou l'implant a également aidé à contrôler la fécondité. Certaines femmes ne supportant pas la pilule ont pu se tourner vers ces méthodes alternatives.
L'avortement a été légalisé en 1975. Environ 600 avortements ont lieu chaque jour, en moyenne, en France.
Sur cinquante ans, toutes ces méthodes ont permis aux femmes un meilleur contrôle de leur fécondité. L'usage de certaines méthodes a fluctué selon les périodes, comme celui de la pilule qui a baissé ces dernières années suite à divers scandales.
Mais, toutes méthodes confondues, l'usage de la contraception a augmenté.
Les conséquences au fil du temps
Depuis les années 1970, le taux de natalité a baissé petit à petit. Les mœurs ont évolué doucement, sans que l'on s'en rende compte. Au début des années 1980, il était probablement mal vu d'avoir 30 ans et de ne pas avoir d'enfants. Aujourd'hui, c'est devenu la norme, et il semble étrange, au contraire, d'avoir un enfant "aussi jeune" à 23 ans.
Ce changement s'est fait en douceur. Les femmes subissent beaucoup moins de pression à 25 ans pour avoir des enfants. Cinquante ans plus tôt, sans tous ces moyens de contraception, il devait y avoir un grand nombre de naissances non désirées. Impossible d'avoir des statistiques précises à ce sujet, car si tu demandes à ta mère, elle ne va jamais t'avouer trente ans plus tard : "Tu n'étais pas voulu, je ne voulais pas de toi, mais une fois que tu es arrivé, j'étais très heureuse."
Cela ne m'étonnerait pas que 30 à 40 % des naissances n'aient pas été vraiment désirées mais juste "acceptées". Une fois enceinte, c'était comme ça, il fallait faire avec. Et une fois le premier bébé né, l'envie venait pour le second (et le troisième). Alors que maintenant, le premier bébé est presque toujours voulu. On n'a plus cette envie forcée qui nous tombe dessus.
Et cela a un effet drastique sur le comportement humain. On fonctionne par mimétisme, on suit les autres. Si, à 30 ans, personne n'a d'enfants autour de nous, on n'a pas envie d'en avoir non plus.
Inversement, si à 25 ans, 55 % des personnes (chiffres officiels en 1980, 37 % en 1990) ont des enfants — par choix ou suite à une grossesse non désirée — cela donne envie de faire pareil, de fonder une famille. La majorité des femmes avaient des enfants, et l'être humain veut faire comme la majorité.
C'est triste mais c'est comme ça.
La responsabilité, la kryptonite des femmes
Tout homme l'aura constaté dans sa vie, les femmes fuient les responsabilités. Assumer ses actes — c'est difficile.
Un enfant, c'est une grosse responsabilité, c'est un engagement sur vingt ans minimum. Grâce à la contraception, les femmes ont maintenant le choix — et si tu leur laisses le choix, elles vont fuir les responsabilités.
Comme les mœurs sont OK maintenant avec le fait de ne pas avoir d'enfants, une femme peut plus facilement reculer la conception ou ne pas avoir d'enfants tout court.
Tu ajoutes à cela que ces 30 dernières années, le rythme de vie a énormément évolué. Grâce à Internet, nous avons tous les divertissements illimités à portée de main. Le tourisme et le réseau aérien se sont considérablement étendus — et non seulement ils se sont étendus mais les tarifs sont dérisoires. On peut visiter une capitale européenne pour moins de 50€, ou faire l'aller-retour au bout du monde pour moins de 1000€.
Ce sont des choix qui n'étaient pas possibles de faire il y a 40 ans. Si tu proposes à une femme un petit week-end à Rome ou s'occuper d'un bébé — non seulement l'une des deux activités est beaucoup plus cool — mais surtout elle comporte beaucoup moins de risques et de responsabilités. Je comprends ce choix de vouloir vivre et "profiter de sa vie" plutôt que de prendre des responsabilités sur des choses que l'on peut faire "plus tard".
Ce choix n'était pas possible il y a 40 ans. On avait le choix entre faire un barbecue, un bowling ou s'occuper d'un bébé. La majorité des soirées étaient passées à lire le journal ou écouter la radio. C'est quand même moins chouette que passer 3 semaines en Thaïlande ou faire un road trip en Californie.
À 25 ans, quand tu vois sur Instagram une copine sur un dromadaire en Égypte, une autre en scooter en Thaïlande, et une troisième poster une story avec son bébé dans les bras et un emoji sur le visage... tu n'as pas trop envie d'être la troisième. C'est triste, mais c'est comme ça.
Quarante ans plus tôt, si à 25 ans tu passais un dîner avec des copines, l'une expliquait sa super soirée en boîte de nuit le week-end dernier, et l'autre racontait l'aménagement de la chambre du nouveau-né — tu aurais au contraire eu plus envie d'être la seconde que la première.
Une fois que l'enfant est là, les femmes découvrent pour la première fois de leur vie l'amour inconditionnel. Mais si tu leur laisses le choix, elles ne découvriront pas ce que c'est et ne voudront pas d'enfant. Combien de femmes regrettent d'avoir eu un enfant ? À chaque fois, on voit leur comportement totalement changer suite à la naissance de leur enfant. Elles se découvrent une raison de vivre. C'est magnifique à observer.
Les cassos
Aujourd'hui, c'est triste à dire, mais les femmes qui ont des enfants tôt c'est quand même souvent les cassos, ou du moins, les moins "successful".
Quand tu es une jeune femme de 25 ans, toutes les femmes autour de toi n'ont pas d'enfants. La seule qui en a, c'est la cassos du collège avec qui tu as gardé un peu contact. Alors ça ne fait pas rêver d'avoir des enfants — tu n'as pas envie de ressembler à la cassos. Tu te projettes plus sur ta copine de 27 ans fraîchement diplômée, avec un bon travail et qui a du temps et de l'argent pour faire des sorties et voyager, amplifiant encore plus le fait de ne pas vouloir d'enfants.
Il y a 40 ans, c'était simplement la vie normale.
Conclusion
C'était un avis à contre-courant, je ne pense pas du tout que la baisse de la natalité soit due à des facteurs économiques, la crise du logement, la "crise" climatique, les places en crèche, l'allongement des études, l'augmentation des coûts de vie ou tout autre facteur.
Je pense que c'est bien plus simple que cela.
Les diverses évolutions sur la contraception ont eu des conséquences sur la baisse de la natalité sur le long terme.
Le progrès technologique a permis à l'Homme de faire des choses bien plus passionnantes que changer les couches de son bébé.
Je tiens à souligner que je ne remets certainement pas en cause les moyens de contraception ou tout autre progrès. Je tiens seulement à remarquer que certains progrès pourtant révolutionnaires ont aussi des inconvénients et qu'il va falloir apprendre à faire avec. Rien n'est parfait.