À la découverte des sentiers oubliés : Mon périple à pied de Toulouse à Montastruc-la-Conseillère

Depuis quelques mois, une idée me trotte dans la tête : réaliser un voyage à pied sur plusieurs jours, me déplacer comme à l'ancienne, d'une ville à une autre. Toulouse-Albi ou Toulouse-Castres par des petites routes, voilà ce qui me fait rêver. Mais avant de me lancer dans une telle aventure, je voulais tester ma capacité à marcher 30 à 40 km en une journée.

C'est ainsi que le 23 mars, je me suis fixé comme objectif de rejoindre Saint-Sulpice-la-Pointe depuis mon quartier de Lalande à Toulouse, un itinéraire d'environ 33 km.

La préparation, clé du succès

Pour préparer mon voyage, j'ai utilisé GPX Studio, un site facile d'utilisation qui s'appuie sur les données d'OpenStreetMap via Mapbox. Parfait pour repérer les petits chemins qui seraient invisibles sur d'autres cartes.

Une fois ma trace créée, je l'ai chargée sur mon téléphone avec OrganicMaps, une application qui fonctionne hors ligne. Et me voilà parti à 8h30 du matin, téléphone en mode avion pour rester déconnecté et pleinement dans l'instant présent.

Les premiers pas, en terrain connu

J'ai d'abord traversé le quartier Borderouge par les petits chemins qui longent le périphérique, jusqu'au lac de l'Union. Un itinéraire familier que j'avais déjà parcouru maintes fois à vélo. Quarante minutes après mon départ, j'y croise les coureurs du dimanche matin déjà en plein effort, et des parents encore endormis surveillant leurs enfants sur les aires de jeux. Un tableau à la fois banal et touchant.

Je poursuis jusqu'à la zone industrielle de Saint-Jean, encore un lieu connu de mes sorties à vélo. Le contraste avec le lac est saisissant : un dimanche matin, la zone est complètement déserte. Seul un homme s'entraînait en fractionné dans la côte.

L'inconnu commence, et avec lui l'aventure

C'est là que débute véritablement l'aventure. Je ne connais plus le chemin, tout est nouveau. Après 1h30 de marche, la fatigue commence à se faire sentir, mais la marche a quelque chose de profondément relaxant. J'ai le temps de tout observer autour de moi, de laisser mes pensées vagabonder. Je me prends pour Aristote, philosophant au fil de mes pas. Une sensation extrêmement agréable.

Je longe la ligne de chemin de fer qui relie Toulouse à Albi. La foule s'est clairsemée, et le profil des marcheurs a changé : les sportifs matinaux ont cédé la place aux retraités et aux promeneurs de chiens.

Encore à Saint Jean, en pleine ville, mais dans une zone que je n’aurais jamais découverte si je n’avais pas prévu ce périple
Encore à Saint Jean, en pleine ville, mais dans une zone que je n’aurais jamais découverte si je n’avais pas prévu ce périple

Je découvre des chemins qui ne sont pas forcément beaux, mais agréables à parcourir. Des sentiers que je n'aurais jamais empruntés si je n'avais pas entrepris ce périple.

Le sentier longe la ligne de chemin de fer des deux côtés.
Le sentier longe la ligne de chemin de fer des deux côtés.

C'est étrange de marcher le long des rails. Quand on est dans le train, on ne s'imagine pas qu'il y a des gens qui cheminent juste à côté. Plus je m'éloigne de Toulouse, plus la solitude s'installe. C'est comme une forme de méditation.

À travers les communes, une autre perspective

Je traverse les petits chemins cachés de Saint-Jean et Rouffiac. Un arrêt près d'un cimetière me permet de remplir ma gourde à moitié vide. C'est fascinant de constater que si près de chez moi, l'environnement peut être si différent, sur des routes que je n'aurais jamais empruntées autrement.

Les surprises sont nombreuses : une zone pavillonnaire banale peut cacher un chemin peu engageant qui, une fois emprunté, mène sous un pont et débouche sur un joli parc. La marche à pied révèle ces petits trésors cachés.

le chemin étrange qui mène au Lac
le chemin étrange qui mène au Lac

le lac de Rouffiac et ses pécheurs
le lac de Rouffiac et ses pécheurs

Le revers de la médaille : les départementales

Arrivé à Castelmaurou, le charme se dissipe quelque peu. Curieusement, les sentiers se font plus rares. Je me retrouve à marcher sur des routes de campagne presque désertes, surtout un dimanche matin, mais l'expérience n'est plus la même.

Les petites forêts et lacs urbains cèdent la place aux champs et aux fermes. Je passe devant un grand immeuble abandonné en plein milieu de nulle part, témoignage étrange de ce qu'on peut découvrir quand on prend le temps d'observer.

Une heure et demie plus tard, j'atteins Garidech, mais le trajet n'a été qu'une succession de départementales. La lassitude s'installe. Mon téléphone confirme l'absence de sentiers aux alentours, je n'ai d'autre choix que de continuer sur ces petites routes.

Les routes monotones
Les routes monotones

La décision raisonnable

La fatigue et l'ennui commencent à peser. Il me reste une vingtaine de kilomètres pour atteindre Saint-Sulpice-la-Pointe. Montastruc-la-Conseillère est la prochaine ville sur mon chemin, mais je constate que l'itinéraire jusqu'à ma destination finale n'est qu'une succession de petites routes, sans sentier. Je décide que je m'arrêterai à Montastruc et rentrerai en train.

Juste avant d'arriver, une éclaircie dans mon parcours : un petit sentier qui longe la rivière. C'est divin ! Exactement ce pour quoi j'étais parti. Après deux heures de route monotone, je retrouve enfin ce que je cherchais. Malheureusement, ce moment de grâce ne dure pas, moins d'un kilomètre, et me revoilà sur la route.

Le retour

Toujours en longeant la ligne de chemin de fer, j'arrive bientôt à Montastruc-la-Conseillère. Par chance, en consultant mon téléphone, je découvre qu'un train pour Toulouse passe dix minutes après mon arrivée à la gare. Une fin opportune pour mon expédition.

Bilan et perspectives

Malgré tout, ce fut une expérience enrichissante. Je n'avais jamais marché aussi longtemps. J'ai découvert des endroits que je suis ravi d'avoir vus. La partie rurale était certes monotone, mais cette journée m'a offert un temps de méditation précieux. Le temps était idéal : nuageux, sans soleil ni vent, avec juste une petite pluie passagère – des conditions parfaites pour marcher et laisser son esprit vagabonder.

Si je retente l'expérience, je prendrai davantage de temps pour étudier l'itinéraire et m'assurer de ne pas me retrouver trop longtemps sur des petites routes. Je crains cependant que les options ne soient limitées dans notre région. Peut-être faudrait-il explorer d'autres territoires !