Bodycount: L'impact psychologique de l'accumulation des relations chez l'homme
Publié le 29 septembre 2025
Dans les méandres infinis des débats sur internet concernant l'importance du "body count", une réalité demeure étrangement silencieuse : l'impact psychologique profond qu'engendre l'enchaînement des relations sur notre cerveau, particulièrement chez nous, les hommes.
Je m'attarderai sur ces conséquences masculines car, n'étant pas une femme, qui suis-je pour prétendre comprendre leurs ressentis intimes ? Mon propos se concentrera donc sur ce que je connais : l'âme masculine et ses tourments.
L'Idéalisation : Notre Force et Notre Faiblesse
L'homme possède cette capacité unique et troublante d'idéaliser la femme. Il la hisse sur un piédestal, la transforme en princesse de conte de fées, la chérit comme un trésor précieux. Dans son cœur naît le rêve de faire d'elle sa reine, sa compagne de vie, son étoile polaire.
This is the problem:
— Rivelino (@alpharivelino) July 19, 2025
Because a man feels such strong love for his woman, he assumes that the love she feels for him is the same kind of love
After all, they’re both using the same word
“love”
Cette idéalisation féminine constitue un paradoxe fascinant. Elle s'avère indispensable à l'épanouissement masculin : les femmes nous insufflent une énergie extraordinaire, nous dotent de véritables super-pouvoirs. Elles nous donnent cette force d'aller de l'avant, de nous dépasser, de nous relever après chaque chute et de garder la tête haute face aux tempêtes de l'existence.
Sans cette princesse, sans cette muse inspiratrice, l'homme peine à puiser en lui cette énergie vitale. Cette dynamique bénéficie aux deux sexes : la femme aspire à un homme fort, capable de la protéger et de prendre soin d'elle, tandis que l'homme cherche à se transcender, à donner le meilleur de lui-même. Seule une femme qu'il place sur ce piédestal peut lui procurer cette passion dévorante, cette énergie créatrice.
"Je n'avais pas de courage ; pas de but et même pas de grand désir de vivre avant de t'avoir."
Adam Trask dans À l'Est d'Eden de Steinbeck
"Non, Cathy l'a apporté et le nourrit d'elle-même [À propos de la "lumière" qu'apporte sa femme]. Voilà pourquoi je veux de l'eau. Il faut que je paie pour ce que j'ai reçu. Je vais faire un jardin si beau qu'elle pourra y vivre et y répandre sa lumière"
Adam Trask dans À l'Est d'Eden de Steinbeck. Sa femme Cathy lui apporte tellement de lumière que cela lui donne le pouvoir de créer un jardin d'Eden.
Mais voilà le piège : cette idéalisation recèle un danger insidieux. La femme qu'il choisit n'est pas un ange descendu du paradis, elle n'est pas cette princesse de cristal qu'il imagine. Elle demeure profondément humaine, avec ses qualités lumineuses et ses défauts d'ombre. Trop l'idéaliser expose l'homme à une chute brutale : découvrir, trois ans plus tard, que sa princesse était une tout autre personne que celle qu'il avait construite dans son esprit.
"Pas la mienne. (Les yeux d'Adam brillaient.) Vous ne connaissez pas mon Ève. Elle se réjouira de mon choix. Personne au monde ne peut soupçonner sa pureté."
Adam Trask dans À l'Est d'Eden de Steinbeck à propos de sa femme qu'il idéalise.
C'est un point crucial que les femmes doivent saisir. Si vous souhaitez préserver la flamme dans votre couple, comprenez que votre homme doit continuer à voir en vous cette princesse. Pour maintenir cette précieuse idéalisation, il convient d'agir en conséquence et de cultiver cette image avec délicatesse.
Women possess the ability to elevate a man so high and with such little effort, it's hard to not wonder why they don't use it more often.
— normie macdonald (@SWENGDAD) September 24, 2025
If you're a woman, and especially one in a relationship, you are effectively standing in front of a man dying of thirst in a desert, towing a… https://t.co/8EspXdhqt9
"Il est facile de diriger la force d'un homme alors qu'il est impossible d'y résister."
Adam Trask dans À l'Est d'Eden de Steinbeck. Le pouvoir des femmes: diriger les hommes.
Le Poison de la Désillusion
La femme, comme l'homme, demeure imparfaite par essence. Pour un homme, enchaîner les relations équivaut à accumuler les preuves que chaque femme idéalisée — chaque princesse adulée — n'en était finalement pas une.
La logique est implacable : si elle avait été son idéal véritable, il serait resté à ses côtés. On ne quitte pas un emploi bien rémunéré aux conditions excellentes. Si cette femme avait incarné la perfection qu'il recherchait, jamais il ne l'aurait quittée.
Chaque échec, chaque femme qui ne mérite finalement pas son amour le bouleverse profondément. L'homme prend conscience qu'il a idéalisé à tort, qu'elle était truffée de défauts — humaine, tout simplement.
Not lindy. Most men in history were in a few relationships, at most.
— LindyMan (@PaulSkallas) July 24, 2025
Modern man is getting brain damage from constant dating and relationships turnover. https://t.co/p2iElSlsWr
Men don't recover from breakups. This is an important risk strategy most guys take for granted. You just have to start dating someone else, ultimately.
— LindyMan (@PaulSkallas) September 11, 2018
This is Lindy compatible. Ovid has some advice on how survive a breakup: 1/ pic.twitter.com/c0eBuNf2CC
Plus l'homme multiplie les relations, plus il lui devient ardu, voire impossible, d'idéaliser une nouvelle femme. Son cœur se blinde, ses attentes se ternissent, sa capacité d'émerveillement s'émousse. Comme l'exprime si justement Charles Bukowski dans son roman Women, ces relations qui s'enchaînent finissent par ne plus procurer la moindre émotion, ne plus allumer la moindre étincelle.
It takes an average of 8 years for the emotional bond to an ex-partner to fully dissolve.
— Nicholas Fabiano, MD (@NTFabiano) April 6, 2025
It also takes around 8 years for the majority of cells in the human body to be replaced. pic.twitter.com/IGoTXRaBtI
Cette donnée scientifique révèle une vérité troublante : chaque relation laisse une empreinte indélébile qui perdure bien au-delà de la rupture. Huit longues années sont nécessaires pour que le lien émotionnel se dissolve entièrement, soit le temps requis pour renouveler la majorité de nos cellules. Cette donnée n'est pas anodine : elle nous rappelle que nos choix relationnels ne sont jamais anodins et que chaque partenaire continue de nous habiter longtemps après son départ.
Cette persistance émotionnelle explique pourquoi l'accumulation des relations devient si toxique. Nous portons en nous les fantômes de nos anciennes amours, leurs qualités idéalisées comme leurs défauts révélés. Ces traces mnésiques polluent notre capacité à appréhender chaque nouvelle rencontre avec un regard vierge et bienveillant.
"Quand un homme ressentait le besoin de posséder beaucoup de femmes, c'était parce que aucune n'était valable. Un homme pouvait perdre son identité à trop baiser à droite et à gauche."
Charles Bukowski
Pourtant, cette idéalisation demeure indispensable pour entretenir cette flamme sacrée, cette énergie nécessaire à la symbiose du couple. Sans elle, la relation se fane, privée de sa magie originelle.
On dissèque longuement l'impact des relations multiples sur les femmes, mais nous négligeons dangereusement les répercussions sur les hommes. Les relations amoureuses représentent un défi complexe pour la gent masculine : nous devons et nous avons envie d'idéaliser notre femme, tout en demeurant conscients de ses imperfections humaines. C'est un exercice d'équilibriste périlleux.
Le Dating : Un Gouffre Temporel
Théoriquement, cette problématique concerne les deux sexes, mais la réalité diffère drastiquement. Les femmes sont constamment sollicitées : dans la rue, sur les réseaux sociaux, par des hommes attirés par elles. Les applications de rencontre amplifient ce phénomène : en moins de 24 heures, n'importe quelle femme atteint le mythique "+99 likes".
Elles disposent ainsi d'un choix quasi infini d'hommes et peuvent aisément enchaîner les rendez-vous avec des partenaires différents chaque mois, pendant des années.
Or, dater dévore le temps, énormément de temps. Quand on passe des années à enchaîner les rendez-vous, à consacrer ses soirées à faire connaissance avec des hommes différents, ce sont des centaines, voire des milliers d'heures qui ne sont pas investies ailleurs.
J'ai personnellement vécu cette expérience amère : fréquenter une femme qui consacrait l'essentiel de son existence à flirter avec des hommes. Cette situation engendre naturellement un problème de confiance qui m'empêchait d'idéaliser cette femme, mais aussi un vide conversationnel béant.
De quoi discuter avec une personne dont le seul loisir consiste à séduire ? "Alors, tu fais quoi ce week-end ? Tu es sortie ? Tu as dragué combien d'hommes ?" Ces questions ne franchissent jamais nos lèvres, bien sûr, mais au fil du temps, en construisant la relation, on réalise que l'on partage peu de points communs. Plus troublant encore : découvrir que l'autre n'a rien construit de sa vie pendant que nous bâtissions la nôtre.
Elle avait gaspillé tout son temps libre depuis cinq ans à flirter. Rien d'autre. Ma princesse venait de mourir sous mes yeux.
L'Embarras du Choix : Quand Trop Devient Poison
Comme pour le point précédent, cette problématique touche théoriquement les deux sexes, mais la majorité des hommes n'ont pas le luxe de connaître ce dilemme.
Nul n'est parfait. Chaque nouvelle rencontre révèle une qualité inédite chez cette personne, une qualité qui manquait au partenaire précédent. Après avoir fréquenté des dizaines de partenaires, le choix devient un calvaire. On désire une fusion impossible : toutes les qualités de chacun, sans aucun défaut. Mais cette chimère n'existe pas.
De nombreuses femmes se retrouvent prisonnières de cette spirale : incapables de choisir, elles sélectionnent un homme puis le regrettent, insatisfaites qu'il ne possède pas les qualités d'un autre. L'homme découvre alors que cette femme qu'il idéalisait ne correspondait pas à ses attentes.
Il éprouvera encore plus de difficultés à percevoir la princesse dans sa prochaine relation. C'est un cercle vicieux implacable : plus on avance, plus les relations sont condamnées à l'échec.
Conclusion : L'Urgence de la Conscience
Face à un sujet aussi délicat et fondamental que les relations amoureuses, nous devons les construire avec un sérieux et une dévotion absolus. Chaque erreur hypothèque notre avenir sentimental, chaque désillusion ternit notre capacité d'émerveillement.
Nobody wants to get married in their 20s anymore because Hollywood said it was uncool
— Rivelino (@alpharivelino) August 5, 2025
Instead, guys and girls spend their 20s racking up their body count, hurting others, hurting themselves, and by the time they’re 30, they’re angry, bitter, and don’t trust the opposite sex
La multiplication des relations ne nous enrichit pas : elle nous appauvrit, érode notre faculté d'idéalisation et compromet notre aptitude au bonheur durable. Il est temps de reconnaître cette vérité inconfortable et d'agir en conséquence.